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Il est de ces rencontres qui changent une vie.

Ma rencontre avec Billie Jean King est de celle-ci…. Son nom vous dit peut-être quelque chose… Un nom que l’on se devait d’évoquer dans un numéro qui traite de la place du féminin et des femmes dans la société… même si évidemment on aurait pu en citer de nombreuses autres.

Billie Jean King… L’une des plus grandes joueuses de tennis de tous les temps dont le plaidoyer pour les sports féminins dans les années 1960 et 1970 a révolutionné la pratique scolaire, amateur et professionnel par les jeunes filles et les femmes aux Etats-Unis d’abord mais aussi dans le monde entier.

Au début des années 70, à l’heure où la question de la place des femmes dans la société commençait tout juste à faire débat, elle a su renverser les codes. Création de la WTA (Women Tennis Association), « Battle of the Sexes » (la bataille des sexes)[1] et Title IX[2], sont ses premiers faits d’armes en matière d’engagement visible, impactant et majeur pour la place des femmes dans la société. Plus tard, elle participera activement à la reconnaissance de la communauté LGBT et à lutte contre le sida. Visionnaire influente et respectée, remarquablement novatrice, Billie Jean King est de celles qui s’engagent pour donner à la prochaine génération les outils pour faire mieux que celle qui l’a précédée.

Difficile de résumer cette grande dame en quelques lignes et mon objectif n’est pas ici de lui rendre hommage, d’autres l’ont fait et le feront mieux que moi et un article n’y suffirait pas.

Leçon de vie

En revanche, parce que ma rencontre avec BJK fut un moment pivot, parce que l’on ne peut pas être ce que l’on ne voit pas, je souhaite aujourd’hui mettre en lumière quelques-unes des leçons de vie partagées par BJK et les réflexions personnelles qui en découlent.

Un engagement de tous les instants, une volonté farouche de s’engager aux services de grandes causes, pour les autres. Une constante : accepter ses vulnérabilités, se connaitre et se gérer au mieux et embrasser ses responsabilités. Parler de ce que l’on peut faire et non de ce qui nous est inaccessible… au nom de qui et de quoi d’ailleurs… Parce qu’au fond il est de notre devoir individuel d’abord de prendre notre place dans la société : de passer de l’idée, du constat, à l’action. En ce sens, il faut trouver notre plateforme, notre canal pour faire entendre notre voix et notre message. Très tôt BJK a su que ce serait le tennis, qu’elle y excellerait et que cela deviendrait sa caisse de résonnance, et si nous n’avons pas toute un don pour renvoyer la balle (jaune), le principal est ailleurs : Pressure is a privilege, son mantra et également le titre de son autobiographie. Le message de cette immense championne c’est aussi cela : la résilience et l’acceptation de nos responsabilités en tant qu’individu.

Questionner la place du féminin et des femmes dans la société ne suffit pas.

Il nous faudra briser le plafond de verre mais d’abord et avant tout chose identifier les propres chaines que l’on s’impose et se fixe, toutes ces idées reçus que l’on a lentement et inconsciemment laisser infuser tout au long de notre vie et s’en délivrer. Voilà un engagement personnel, une voie sur laquelle nous pouvons toutes aller.

Et puis aller encore plus loin, dans un élan de société. J’ai conscience du privilège dont j’ai bénéficié en participant en octobre 2017 au programme GSMP[3] entre Washington, Los Angeles et New-York et durant lequel j’ai été hébergé et accompagné à la Women Sports’ Foundation, fondée par BJK.  J’y ai appris et compris, autour du mentorat, de l’accompagnement et de l’entraide au sein d’une communauté qu’il ne tient qu’à nous de tisser, l’autre message fort et piste d’action que je souhaite faire passer. Ensemble on va plus loin, parce que l’on accomplit davantage et qu’on a plus confiance en soi lorsqu’on est en groupe.

Osons ensemble !

 

Article paru dans le Tout Va Bien N°25 de juin 2018

 

 

[1] Colossal événement médiatique (suivi par plus de trente mille spectateurs dans l’Astrodome de Houston et cinquante millions de téléspectateurs dans trente-sept pays) l’opposant en 1973 dans un match au meilleur des cinq sets à Bobby Riggs, ancien numéro 1 mondial de tennis. Aucun autre événement sportif n’a joué un rôle plus important dans le développement d’un respect et d’une reconnaissance accrus pour les athlètes féminines.

[2] Title IX est la loi qui a ouvert la voie à de nouvelles opportunités pour les filles et les femmes dans l’éducation et dans les sports, en interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans tous les programmes scolaires financés par le gouvernement fédéral. A ce jour, Title IX reste la seule loi qui accorde aux femmes toute forme d’égalité aux Etats-Unis ! En 1972, Billie Jean King, alors au sommet de sa carrière sportive, s’est concentrée sur la promotion de Title IX, notamment lors d’une allocution célèbre à Capitol Hill.

[3] Global Sport Mentoring Programme – “Empowering women and girls through sports” (autonomisation des femmes et des filles à travers le sport), organisé par l’US Department of States, l’équivalent du ministère des Affaires étrangères aux Etats-Unis et ESPNw (grand média sportif américain) en collaboration avec l’Université du Tenessee.

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