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Trucs et Astuces

Se lancer en direct live sur Youtube sans filet : entre cauchemar et bonheur…

By 25/11/2020No Comments

Il y avait eu une première, il y a un an avec la modération d’une table ronde – à cette époque pas si lointaine quand l’on pouvait encore se rassembler en grand comité… – et puis COVID oblige et volonté de toucher un maximum de personnes, l’expérience de la modération d’un débat en live sur internet m’a été proposée il y a quelques jours.

Je n’ai toujours pas envie de me mettre dans la lumière. Mais j’ai compris que parfois c’est la meilleure façon de la redistribuer. Et cela a changé ma vie, un peu 😉

Cette fois-ci j’ai mis en silence pause dès le départ ma petite voie de l’imposteur. Aussi j’ai accepté cette proposition de se lancer en direct live sur Youtube sans filet avec le sourire. Ce n’est pas tout le jour que l’on peut contribuer à couvrir une tentative de record du monde –oui une vraie de vraie- et pour une bonne cause !

Mais dire oui parce que l’on croit en l’énergie d’un groupe, en sa capacité à soulever des montagnes (ou plutôt à les gravir, je reviendrais dessus) et en l’importance d’une cause, parce que avouons-le aussi nous avons besoin de mettre un peu de folie dans nos vies de confiné.e.s, cela ne garantit pas la qualité du « livrable ».

Or, pour faire avancer des causes qui nous tiennent à cœur il est important certes de ne jamais se prendre au sérieux (pour faciliter aussi la créativité) mais pour autant de travailler sérieusement pour faire avancer les débats et être force de propositions.

En m’embarquant dans cette folle aventure – celle tout de même d’un 5ème record du monde en 3 ans pour Deena et l’équipe d’Equal Playing Field (dont le Record Initial du match en plus haute altitude sur le Mont Kilimanjaro en 2017) afin de faire avancer la cause de l’accès au football pour toutes et tous partout dans le monde, celle du plus grand nombre de tentative de tirs au but en 24h- je savais pertinemment que :

  • La marche était haute.
  • Mon syndrome de l’imposteur reviendrait… D’autant plus que l’on m’a demandé de porter l’événement live en français. Ma langue maternelle… et donc celle dans laquelle mon syndrome d’imposteur parle le plus fort !
  • Le temps était compté… Pas de phase d’entrainement cette fois-ci. Et un échauffement très court.

Ou pour le dire de manière plus terre à terre, une invitation lancée sur le ton de la boutade 15 jours avant l’évènement. Suivi d’une confirmation quatre jours avant l’événement que ce n’était en réalité pas une boutade. Et enfin la réception de l’ensemble des éléments d’information –y compris comment créer le studio virtuel- 10 heures avant le coup d’envoi du direct.

Bref, je ne savais pas vraiment où je mettais les pieds mais en acceptant de se lancer en direct live sur Youtube sans filet, j’espérais pouvoir contribuer à ma petite échelle. Et je savais que mes crampons -même inutilisables depuis qu’ils ont fondus (en réalité c’est la colle de la semelle qui a fondu mais passons sur ce détail) lors de ma participation au 4ème Record du Monde d’Equal Playing Field à Lyon l’année dernière en période de canicule- me rappellerait que l’impossible n’a que les limites qu’on lui donne !

 

L’ECHAUFFEMENT (J-1 => H-1)

A 24 heures du coup d’envoi, cœur battant et stress qui monte par peur ne pas être à la hauteur (de qui, de quoi finalement… syndromes de l’imposteur et de la bonne élève vous n’avez pas d’autorisation de sortie !), j’ai pris le temps de revoir mes priorités et d’aménager un temps de réflexions et de travail pour préparer ce débat.

J’avais envie de liberté et de flexibilité. Mais également de construire cette émission avec l’intention de monter crescendo et faire vibrer les crampons et les cœurs. Nous donner aussi l’opportunité de partager ce qui nous rassemble sur tous les terrains et par tous les temps.

Mais pour parler le langage du ballon il faut prendre le temps de l’apprivoiser, de pratiquer ses gammes. Et malgré la contrainte du temps limité pour la préparation du débat, je me suis accordée des moments de pause pour revenir ensuite à cette note de cadrage.

En 24 heures j’ai :

  • Rassemblé mes idées sur les messages que j’avais envie de faire passer.
  • Imaginé qui je pourrais inviter et sans me poser aucune limite. J’avais même envisagé Sandrine Roux et Jérémie Janot, deux personnes qui m’ont inspiré et m’ont fait rêver dans la cage. Avec dans l’idée de parler de la folie et du caractère des gardiens et gardiennes de buts. Mais j’ai appris que la thématique serait traitée par un autre groupe durant les 24heures de direct… (Sandrine et Jérémie si le message arrive pour je ne sais qu’elle raison jusqu’à vous, je vous propose un épisode de mon podcast à venir…)
  • Activé mon carnet d’adresse
  • Et… attendu… Attendu les réponses des intervenants que j’avais envie d’avoir autour de moi. Et attendu les informations techniques.

SCOOP : Je ne suis pas faîte pour l’attente… Ou, reformulé de manière plus positive  je dois travailler sur ma gestion du stress et de la patience 🙂

  • Souri et pleuré de joie et de reconnaissance en voyant les réponses positives…
  • Échangé brièvement avec ma première intervenante, Aurélie Lienhart, de l’Observatoire du Sport Business. Je ne connaissais pas personnellement  Aurélie aussi cet échange a-t-il permis de  briser la glace et d’identifier des éléments clés pour lancer le débat. Vous comprendrez pourquoi j’insiste là-dessus par la suite…
  • Travaillé à une micro campagne de communication. Avec en particulier la création d’un visuel et la publication de posts sur mes réseaux sociaux.

NOTE DE CONTEXTE : entre temps je menais ma vie d’auto entrepreneur et poursuivais mes missions de travail évidement…

  • Et puis est arrivé l’heure de se lancer…  Se lancer en direct live sur Youtube sans filet. Et sans avoir pu tester la plateforme / le studio virtuel. Car pour une question de minimisation des coûts – un seul compte était utilisé pour l’ensemble des 24 « épisodes ».

REFLEXION DU MOMENT : Si j’en avais les compétences, je créerais un GIF avec ma tête en vidéo et les différentes phases par lesquelles je suis passées…

LE « MATCH » : se lancer en direct live sur Youtube sans filet

Il y a une chose que vous devez savoir maintenant… Cette heure de direct a commencé avec tous les éléments d’un cauchemar… De mon côté du moins. Laissez-moi partager l’expérience « minute par minute » dans la tête de Carole.

Mardi 17 novembre 2020, 20h CET…

  • Je réalise ma petite introduction, pas assez préparée à mon goût. Mais compte tenu des circonstances, l’essentiel est passé : mon soutien à Deena et EPF. Mon envie de donner à toutes l’occasion de se développer et de s’émanciper par le sport et le football en particulier. Et ma reconnaissance pour les intervenant.e.s.

 

  • Puis j’invite Aurélie sur le plateau… C’est là que commence le  cauchemar. Elle m’entend mais je ne l’entends pas, je réalise que je n’ai aucun son retour…. L’oreillette, en l’occurrence le casque ne fonctionne pas… La VAR est aveugle en somme. 😨

Je meuble un peu et m’efforce de rester le plus calme possible. Pourtant je sens tous mes voyants qui passent au rouge un à un… Je comprends par le chat interne aux intervenants que le souci est uniquement de mon côté….

Je vérifie rapidement les préférences audio de l’outil ET de mon ordinateur. A cours d’idée j’essaie « bêtement » de lancer une fenêtre Youtube pour avoir le retour son même avec le décalage… Mais c’est tout mon système audio qui est « down »…

Mon cerveau me hurle de trouver une solution… Je m’efforce de ne pas perdre la face et de rester zen au moins à l’écran. Comme j’ai réalisé que mon invitée m’entend, je lui fais un lancement de sujet. J’explique que je vais mettre à profit ce temps pour m’efforcer de trouver la réponse au mystère…

 

  • Nous sommes probablement à 5 minutes de direct… Et c’est la PANIQUE. La réalité est que peu de personnes nous regardent en direct. Il n’y a pas d’enjeu majeur. Mais je ne veux pas décevoir…

Je cherche une solution, oublie de fermer le micro…. On entend quelques mots quand je « jette » gentiment mon casque, parce que je demande de l’aide pour l’éteindre. Bref, j’ai atteint mes limites. Je suis en mode survie. Mon cerveau ne fonctionne plus vraiment.

Toutefois, j’ai la chance d’avoir autour de moi des personnes bienveillantes. Dans le chat interne, les intervenants encouragent Aurélie à poursuivre sa présentation. Et dans mon studio –comprenez à l’appartement- mon compagnon s’efforce de m’aider.

Dans le moment présent, j’ai pourtant beaucoup de difficulté à retrouver mon calme. Je pense sincèrement à mettre fin au live de manière brutale. Car entre temps il m’est impossible de revenir au direct par l’image et/ou le micro… 😱

 

  • 8 minutes de direct… Je suis toujours dans l’expérience « se lancer sur Youtube en direct sans filet ». Je suis l’animatrice d’un débat que je ne peux mener. Car je n’entends pas mes invités et à ce moment précis je ne peux non plus me faire entendre…

Je finis par pouvoir activer de nouveau caméra et micro. Mon compagnon me prête son casque. Il devait intervenir sur la dernière partie de l’émission mais se sacrifie. SHOW MUST GO ON. Et je me retrouve à animer le débat avec le retour son d’un autre intervenant. Autrement dit- pour pimenter cette soirée qui a débuté de manière sympathique- je m’entends dans le casque lorsque je parle…

J’ai assez de lucidité pour remercier Aurélie d’avoir tenu la distance et fait vivre ce direct. Elle a assuré le show en présentant les enseignements inédits d’une enquête en cours sur le football féminin et les femmes dans le sport (voir la vidéo). Alors que j’étais dans le noir complet.

Je trouve la force de faire un peu d’humour en me mettant à sa place. J’imagine qu’elle a dû ressentir le stresse la solitude du tireur de penalty… C’est la thématique du jour après tout. Bref je rentre dans le match comme je peux.

Et je mets un sacré moment à comprendre que ma difficulté à parfois entendre mes invités -Pierre nous a rejoint entre temps pour parler de Diambars et des guerrières- vient du fait que tout simplement la source PC qui me transmet le son en Bluetooth est trop loin du casque. En « catimini » j’envoie un texto à mon compagnon, pourtant dans le même appartement, pour qu’il rapproche son PC…

Je me demande qui est cette Emilie dans le studio virtuel. Mais impossible de mettre un nom sur ce visage…  La pastille vidéo des intervenants en attente est toute petite et grisée. Je suis stressée et je n’ai comme indication que son prénom… Bref je ne reconnais pas Emilie qui est dans la salle des intervenants que j’ai invité dans l’après-midi et que la panique m’a fait complètement oublier. Ce n’est que le lendemain matin que je comprends mon erreur et la recontacte. L’occasion ici de la remercier publiquement pour sa contribution au direct dans le chat et les indications qu’elle a pu transmettre. Je n’ai pas ouvert le micro pour toi mais tu as permis qu’il reste ouvert pour les autres ! Captain Em, je travaille déjà à une occasion pour mettre en lumière ton engagement, ta vision et tes projets.

 

  • Au bout de 20/25 minutes j’ai un retour son correct. Et j’ai presque oublié que je m’entends également quand je parle…. J

 

  • Les 30 dernières minutes ne seront que du bonheur autour d’échanges et de la beauté du football comme outil de rencontre. Ma complice Carole apporte son regard espiègle et fin sur le football au féminin. Candice, que j’admire pour son parcours de sportive de haut niveau et pour le travail réalisé avec Little Miss Soccer, partage son envie de donner et d’accompagner. Abdallah enfin, mon ami Iraquien réfugié en France, illustre par son parcours et son témoignage la force d’un ballon en mouvement.

 

  • 60ème minute… Je raccroche non pas les crampons mais le bouton du direct.

Heureuse d’avoir vue autant de sourires, consciente d’avoir partagé un moment privilégié, je suis aussi épuisée. Mais je trouve l’énergie d’envoyer un petit message personnalisé à chacun des intervenants et intervenantes. Ce soir les acteurs c’étaient eux. Ce soir ils ont joué leurs partitions.Alors je veux les remercier non seulement de m’avoir suivi dans cette aventure un peu folle mais aussi d’avoir partagé et transmis des ondes à ceux et celles qui prendront le temps de les recevoir.

 

LE DECRASSAGE

Pourquoi partager tout ceci ?

Jamais je n’aurais pensé partager au grand jour mes erreurs. Ce n’est pas évident et c’est inconfortable.

Mais je lutte contre mon perfectionnisme. Et surtout je réalise de plus en plus que c’est seulement en échangeant ouvertement sur nos expériences, bonnes ou mauvaise que l’on pourra ensemble avancer.

Alors oui je partage non seulement cette vidéo loin d’être parfaite ET l’envers du décor sans aucun fard aucun.

Je décide de me servir de cette expérience pour apprendre sur moi-même, partager des astuces et communiquer.

Si j’ai cette exigence de perfection avec moi-même, je ne prétends pas l’être, c’est un de mes paradoxes (ambitieuse mais humble) et ne veux pas me cacher derrière un masque… Sauf si c’est pour protéger les autres 😉

 

POUR CONCLURE – Ce que j’en retiens

  • Sur la spécificité du live en mode auto-didacte et sans technicien support

TOUJOURS AVOIR UN PLAN B avec un « shadow » intervenant. Un vrai fantôme, pas quelqu’un qui se sacrifiera.

Je me doute bien que ce n’est pas la panacée, et évidemment j’encourage à tester les outils en amont… Mais parfois nous n’avons pas le temps de faire les tests ou bien nous avons de mauvaises surprises. Aussi et afin d’éviter ce moment de panique qui peut faire perdre les pédales, alors cette solution de repli artisanale peut faire l’affaire.

Ça ne serait quand même pas de chance d’avoir une incompatibilité de micros sur deux ordinateurs distincts et différents !

 

  • Sur le message de fond

Il faut croire en ses rêves et sortir de sa zone de confort, gravir ses montagnes invisible un jour après l’autre. Parfois se fixer le challenge du « do what you can’t » (faire ce que l’on ne peut pas) nous démontre que l’impossible n’a que les limites qu’on lui donne !

Le travail paie et c’est un bonheur que de pouvoir donner un peu de lumière à ceux qui le méritent. Je réalise en écrivant ces mots que ce que j’ai envisagé comme une requête folle, une demande que j’ai failli ne pas faire, était en fait un petit cadeau, non pas à moi-même ou aux auditeurs mais aussi aux participants/intervenants. Finalement, le seul risque à ne pas tenter, ceux sont les regrets. Et mieux vaut vivre avec un « non » qu’avec des regrets.

 

  • UNE CONFIRMATION

En cette période étrange et difficile pour beaucoup, mettre l’humain, le jeu et le partage au cœur des échanges, prendre des risques et se montrer vulnérables mais vaillants, voilà peut-être la meilleure façon de sortir de la crise : ensemble, en mouvement et en souriant…

Et dans notre cas probablement avec un ballon aux pieds ou sous le bras.

 

 

 

 

J’espère que tu as souri et peut-être aussi appris quelque chose d’utile. Si tu es passé(e) par ce genre d’expériences, n’hésite pas à partager d’autres astuces ou retours en commentaires ?
” Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin “.

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