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Le 11 mai 2012 à Nyon s’est tenu, dans les locaux de l’UEFA,  un atelier de travail organisé par le think tank Sport et Citoyenneté afin d’explorer les raisons et l’impact de la faible médiatisation du sport féminin. Cet atelier a rassemblé les membres du réseau « Femmes et Sport » mis en place dans le cadre de notre programme de travail soutenu par la Commission européenne.

 

Pourquoi on en parle ?

En cette année de Jeux Olympiques et Paralympiques, évènements phare de la planète sportive, durant lesquels les médias oublient leur inclinaison naturelle à ne pas (ou très peu) couvrir le sport féminin au nom de la sacro sainte fierté nationale (les grandes manifestations sportives exacerbent les identités  nationales ce qui octroie une plus grande visibilité aux athlètes féminines : le sexe des sportifs peut passer au second plan, la couverture médiatique étant surtout fonction de la réussite (ou non) des athlètes du pays concerné), le choix de cet angle pourrait paraître saugrenue.

Pour autant, à l’heure où les européens passent de plus en plus de temps devant leurs écrans et où la consommation de sport est en constante augmentation en Europe, les médias apparaissent comme un levier intéressant, pour ne pas dire indispensable, dans le but de sensibiliser la population en élargissant le spectre des disciplines retransmises et ainsi des « figures » auxquels les citoyens peuvent s’identifier (avec l’impact que l’on connait sur la pratique de masse), de faciliter l’accroissement des revenus des sportives afin de réduire l’écart avec leurs homologues masculins et de contribuer à faire avancer de manière constructive le débat de société en matière d’égalité hommes/femmes.

 

Des barrières à l’entrée ?

Si les femmes font aujourd’hui partie du paysage sportif en ce sens qu’elles prennent massivement part à une pratique régulière (37% des citoyennes européennes déclarent pratiquer un sport au minimum une fois par semaine[1]), beaucoup font cependant le constat alarmant de la coexistence de deux phénomènes : relative faiblesse de la pratique sportive féminine et de la présence des femmes aux postes clés. Sont-ils l’expression de leur volonté ou celle d’un plafond de verre ? Quels sont  alors les barrières à l’entrée ?

Dans la mesure où plus de 85% de la couverture médiatique est dédiée à des sportifs masculins et seulement 8% des articles sont signés par des journalistes de sexe féminin[2], nous partageons l’avis des experts du réseau : la faible et maladroite médiatisation du sport féminin joue un rôle majeur !

Pour autant, loin de nous l’idée de mettre au ban des accusés les médias, mais plutôt de chercher une réponse globale pour favoriser le développement de la couverture médiatique, réponse qui passera par le développement d’une compréhension mutuelle (les institutions européennes sont d’ailleurs invitées à encourager des sessions de formation à l’attention des médias et à financer des études dans ce domaine) et du niveau de jeu  (le mouvement sportif se doit également, et ce dans son propre intérêt, d’investir dans le développement de la pratique féminine)

 

Pour conclure

Deux conclusions de cet atelier nous poussent à être optimistes. Oui, la médiatisation du sport féminin représente levier de développement de la pratique sportive et de l’engagement dans les postes à responsabilités et oui les femmes représentent dans le sport un marché potentiellement immense, croissant et sous-exploité !

De là à imaginer qu’il n’y ait qu’un pas entre le terrain d’entrainement, le petit écran  et le fauteuil de dirigeant…

 

Article paru dans la revue Sport et Citoyenneté de Septembre 2012

 

 

Pour aller plus loin : 

– Le Position Paper « Femmes et sport » d’août 2012 (rédigé par Carole Ponchon)

« Le Football féminin en plein essor », l’article dédié à l’évènement et paru sur le site uefa.com

 

 

[1] Source : Eurobaromètre, Sport et Activité Physique, Mars 2010

[2] Source : International Sport Press Survey 2011

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