EqualPlayingField Lyon – S’associer dans le sport pour briser le plafond de verre et quelques records
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un amour profond, une attirance viscérale pour le football… de mes premiers souvenirs à la dernière expérience qui a abouti au projet EqualPlayingField Lyon.
Si j’avais eu un doudou, je parie que cela aurait été simplement un ballon de football plutôt qu’un « nounours »…. J’ai une photo de moi âgée de 2/3 en train de marcher dans le jardin avec mon ballon de football… Elle m’a toujours fait sourire…. Je suppose que mon père avait des sentiments mitigés à ce sujet. Enchanté de me voir heureuse et amoureuse de son sport mais craintif quant-à la survie de ses légumes…
Jouer au football m’a aidé à construire mon identité, à me libérer et canaliser ma colère. Sur le terrain, je n’étais pas la timide Carole, mais la féroce. Toujours ALL IN (et c’est encore vrai aujourd’hui comme mes coéquipières peuvent en témoigner). Cela m’a donné un but et une direction.
Ai-je rêvé de jouer en tant que pro ? Je dirais que c’était plus un fantasme qu’un rêve auquel je m’accrochais. J’ai su très tôt que mon corps ne serait pas aussi fort que mon esprit… Et que mes capacités d’anticipation ne me permettraient pas toujours de combler le fossé. Donc pas de regret.
Je ne me souviens pas avoir rêvé de participer à la Coupe du Monde… Ou je devrais dire que je l’avais fait, mais pour ce dont je me souviens, mon rêve était de jouer dans ce qui était connu depuis longtemps comme LA Coupe du Monde… Je parle de celle des hommes, oui… et oui, je l’utilise le passé comme j’espère que cette utilisation de LA Coupe du Monde sera bientôt de l’histoire ancienne. Et parce que dans les rêves tout est possible, j’étais moi : la joueuse jouant aux côtés des hommes 😉
Pourquoi est-ce que je raconte tout ça ?
Eh bien tout simplement parce que j’espère que l’édition 2019 de la Coupe du Monde féminine de la FIFA marquera un tournant pour les filles et les femmes en France et dans le monde. Pour qu’elles puissent maintenant rêver et vivre le rêve.
Amoureuse du football et vivant à Lyon, je devais trouver un moyen de faire partie de ce qui promettait d’être un événement inoubliable et un moment charnière… Ou du moins, qui avait le potentiel de l’être.
Je ne suis pas passée par le chemin évident, à savoir celui du programme des bénévoles de la FIFA. Au lieu de cela, j’ai donné du temps et de l’énergie à une action plus axée sur la base. Le Festival of Football et le record du monde du match le plus long avec Equal Playing Field (27 juin – 1er juillet 2019).
Que puis-je dire de l’expérience EqualPlayingField Lyon ?
Depuis décembre 2018, je collabore avec l’équipe organisatrice et j’essaie de servir de point de contact pour Lyon. L’objectif principal de l’organisation est de soutenir les opportunités, le respect et l’égalité pour toutes les filles partout dans le monde #AnygirlAnywhere. Cela correspond donc parfaitement à mes valeurs et à mon travail.
J’ai eu le privilège de marcher dans leurs pas et de voir les défis auxquelles elles se sont confrontées. J’ai fourni un soutien spécialisé (vous voulez en savoir plus sur le type d’assistance je peux fournir, jetez un œil ici). Sans parler des obstacles érigés par ceux qui se sentaient probablement en danger ou non sécurisés par le mouvement… mais ne l’admettront sans doute jamais.
L’équipe a traversé tant d’obstacles. Mon rôle, bien qu’important en amont, n’est rien comparé à ce qui a été réalisé collectivement et grâce aux forces de propulsion des 3 leaders : Maggie, Laura et Erin.
Sachant ce que je sais, je suis impressionné par leur leadership audacieux mais sage, ainsi que par leurs capacités d’adaptation et de résilience…
Elles personnifient la leçon de vie selon laquelle, lorsque la vie vous apporte des défis, vous pouvez les considérer comme des obstacles qui peuvent vous arrêter ou comme une opportunité d’adopter une nouvelle perspective, d’apprendre et de grandir. Se fixer des défis et les relever n’est pas chose facile… Mais ça en vaut la peine !
Grâce à elles- et à la cohorte de volontaires qu’elles ont inspirée – le Festival du Football ne consistait pas seulement à établir un record du monde. Il s’agissait de montrer la nature diverse du football féminin. Il s’agissait de réunir plus de 800 joueurs représentant 63 pays pour se connecter, apprendre et se développer !
Qu’est-ce que j’ai appris ?
Deux mois après l’événement, j’ai encore du mal à mettre des mots dessus. Pourtant, je sais que je chérirai cette expérience d’EqualPlayingField Lyon pour ce qu’elle a m’a apprise et rappelée.
Il n’aurait pas pu mieux avoir de meilleur piqûre de rappel qu’être gardienne de but – sur le terrain et dans la vie réelle – revient en réalité à accepter et à accepter ses vulnérabilités. En tant que gardienne de but, je peux briller et être sans peur seulement parce que j’accepte que je peux échouer mais que je vais toujours rebondir. De mon point de vue, être « sans peur » de manière avisée ne consiste pas à ne pas avoir peur ou à les enfermer toutes. Mais plutôt le contraire : les connaître et les accepter pour qu’elles ne vous empêchent pas d’agir et de bouger. Il s’agit de connaître son environnement, de se préparer à beaucoup de choses, de prendre conscience de ses forces et de ses limites et de tenir compte de tout cela, en faisant confiance à son instinct, à sa formation et à son professionnalisme. Je parviens à le faire sur le terrain. Et je continue à m’entraîner pour pouvoir le transférer dans la vie réelle. Car vous ne pouvez pas être gardienne si vous n’êtes qu’une perfectionniste trop protectrice. Vous devez apporter tout votre moi et en particulier la partie qui ose 🙂
Comme le Festival ne suffisait pas, nous avons également organisé un sommet sur l’égalité le 5 juillet. Le sommet a rassemblé une foule de conférenciers de haut niveau et des participants les plus engagés. Il s’agissait de discuter de sujets importants et pressants pour l’avenir du football féminin. Et cela a sûrement dépassé les attentes. Sa Majesté, le prince Ali Bin Al Hussein appelle à plus de #GameChangeHer. «Si vous voulez changer le jeu et le système, vous devez trouver les femmes pertinentes – vous devez soutenir la bonne personne, celle qui va faire entendre sa voix et qui est qualifiée.»
Bref, je ne peux m’empêcher de penser…
Quel sentiment de participer à quelque chose de plus grand que soit !
Quelle fierté d’avoir votre nom inscrit comme détentrice d’un Record du Monde (ok nous attendons toujours la validation officielle)…
Quelle joie d’avoir contribué à ma petite échelle à l’expérience des 807 joueurs et joueuses !
Quel privilège de travailler et de côtoyer des acteurs du changement reconnus internationalement !
Comment tout cela est-il lié à ma propre expérience de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019 ?
Outre l’expérience acquise par EqualPlayingField Lyon, j’ai eu la chance de pouvoir accéder à deux matchs de la Coupe du Monde joués par l’équipe américaine à Lyon.
Bien sûr, j’aurais souhaité que ce soit l’équipe française qui marche de cette façon… Et pourtant, pour être honnête, ayant vu ce que nous avons vu, le monde avait probablement besoin de CETTE équipe pour gagner et FAIRE AVANCER les choses… non seulement pour elles et leur sport, mais aussi pour la société en général.
Il reste encore de nombreuses routes à construire et des obstacles à surmonter pour que le sport et ses avantages soient accessibles à tous. Mais je me sens plus optimiste après cet incroyable été 2019. S’il ne vient pas des acteurs du sport traditionnel, tels que les fédérations sportives, le changement viendra d’une cohorte de créateurs de mouvements courageux et brillants.
Nous sommes plus connecté(e)s que jamais, nous pouvons et allons améliorer notre jeu. Aucune montagne ou conditions climatiques extrêmes ne peuvent nous arrêter. Nous sommes une meute, femmes et hommes, venant du monde entier. Ce qui nous unit est plus fort que nos différences – ce qui en passant nous rend tous plus forts. Non seulement nous faisons avancer la conversation, mais nous le faisons ensemble ! Comme Megan Rapinoe l’a dit: « Nous devons écouter plus et parler moins. Nous devons savoir que c’est la responsabilité de tout le monde. »